Pourquoi un logiciel de comptabilité est indispensable pour un dentiste libéral
Exercer en libéral dans le domaine dentaire, c’est avoir plusieurs casquettes : soignant, chef d’entreprise, gestionnaire… et comptable, parfois malgré soi. Même si la passion du métier vient du soin et du contact patient, la réalité est que la tenue d’une comptabilité rigoureuse est incontournable. Obligations fiscales, gestion de la trésorerie, préparation à une éventuelle vérification de l’URSSAF : un bon logiciel de comptabilité n’est pas un luxe, c’est une nécessité.
Heureusement, aujourd’hui, il existe des solutions conçues spécialement pour les professionnels de santé exerçant en libéral. Ces outils peuvent vous faire gagner un temps précieux, éviter des erreurs coûteuses et vous permettre de vous concentrer sur l’essentiel : soigner vos patients.
Les spécificités comptables des dentistes libéraux
Avant de choisir un logiciel, il est essentiel de comprendre les particularités de la comptabilité d’un chirurgien-dentiste en profession libérale :
- Régime réel simplifié ou micro-BNC : La majorité des dentistes optent pour le régime de la déclaration contrôlée (réel simplifié), car plus adapté aux revenus généralement élevés.
- Déclarations aux organismes : 2035 pour la déclaration fiscale, DSN si le dentiste emploie du personnel, URSSAF pour les cotisations sociales.
- Tenue du livre de recettes-dépenses, registre des immobilisations, et conservation des justificatifs comptables.
- Pas de TVA dans 90 % des cas, ce qui simplifie certaines tâches mais nécessite tout de même rigueur et méthodologie.
Un logiciel adapté doit donc non seulement être conforme aux normes comptables, mais aussi répondre aux besoins spécifiques des professions libérales de santé.
Les critères essentiels pour bien choisir son logiciel
La promesse de tout bon logiciel de comptabilité, c’est de vous faire gagner du temps, d’automatiser la saisie, et d’éviter les erreurs. Mais tous ne sont pas égaux, et certains sont mieux adaptés aux dentistes que d’autres.
Voici les fonctionnalités à privilégier :
- Conformité à la réglementation BNC : vérifiez que le logiciel produit bien la déclaration 2035 et les fichiers normés pour l’administration.
- Télétransmission automatique aux impôts et à votre association de gestion agréée (AGA).
- Interface intuitive et en français : ce point peut sembler trivial, mais une ergonomie efficace évite bien des migraines.
- Synchronisation bancaire sécurisée : import automatique des transactions pour gagner un temps considérable sur la saisie.
- Support client réactif : quand on est bloqué, on a besoin d’une réponse rapide. Idéalement en moins de 24h.
- Édition simplifiée du livre de recettes/dépenses, suivi des charges, amortissements et bilan personnalisé d’activité.
Enfin, un bonus non négligeable : la possibilité de gérer ses relances ou factures patients directement depuis le logiciel, même si cela dépend de votre interface métier (par ex. Julie ou Logos).
Comparatif des meilleurs logiciels comptables pour les dentistes
Voici une analyse succincte des logiciels les plus utilisés par les professionnels de santé libéraux. Ce comparatif a été conçu en tenant compte des retours d’expérience d’utilisateurs dentistes, des fonctionnalités disponibles, et du rapport qualité-prix.
Indy
Points forts : très populaire chez les professions libérales, Indy automatise quasiment toute la comptabilité. L’interface est moderne et intuitive. Il génère automatiquement la 2035, propose des indicateurs de performance et une synchronisation bancaire fluide.
Limites : Indy ne permet pas la gestion salariale (si vous avez une assistante, vous devrez utiliser un autre outil).
Tarif : à partir de 30 €/mois TTC. Adapté aux dentistes en BNC sans personnel.
MyUnisoft
Points forts : développé avec des experts-comptables, ce logiciel propose une solution complète et modulable. Très apprécié par les dentistes en collaboration avec un cabinet comptable.
Limites : moins intuitif pour les débutants. Nécessite une phase d’apprentissage.
Tarif : sur devis, généralement autour de 50 à 80 €/mois selon les modules.
Wity
Points forts : service hybride : logiciel de comptabilité + accompagnement expert-comptable inclut. Gain de temps maximal. Idéal pour les praticiens qui ne veulent s’occuper de rien.
Limites : solution plus coûteuse. Ne convient pas à ceux qui veulent garder la main.
Tarif : de 99 à 149 €/mois selon forfaits. Inclut le conseil fiscal.
Axepta – Médiclick (solution Epsyl)
Points forts : solution spécifiquement conçue pour les professionnels de santé. Interface intégrée avec de nombreux logiciels de gestion patient (dont Julie). Prise en main facilitée par des formations dédiées aux soignants.
Limites : visuel un peu daté et moins de flexibilité hors cadre médical.
Tarif : autour de 40 €/mois. Attention aux frais d’installation parfois cachés.
Compta Santé
Points forts : logiciel 100 % conçu pour les professions de santé libérales. Accompagnement par des comptables connaissant les spécificités médicales. Peut être utilisé en autonomie ou avec suivi professionnel.
Limites : moins connu, donc support parfois moins réactif selon les retours utilisateurs.
Tarif : à partir de 35 € HT/mois.
Astuce terrain : Le binôme Julie + Indy, une combinaison gagnante ?
Si vous utilisez déjà un logiciel métier comme Julie pour la gestion des dossiers patients, des plannings et de la facturation, combiner cet outil avec un logiciel comme Indy peut être une solution particulièrement efficace.
Julie gère la facturation, la télétransmission Sécu, les relances mutuelles. Indy vient en support pour la comptabilité pure. Bon à savoir : de nombreux dentistes exportent chaque mois un fichier .csv des recettes depuis Julie vers Indy pour tout raccorder sans ressaisie manuelle. Résultat : moins d’erreurs, moins de stress.
Faut-il faire appel à un expert-comptable quand on est dentiste libéral ?
C’est une bonne question. Si vous êtes en début de carrière ou que la paperasse vous angoisse plus qu’un curetage complexe, l’accompagnement par un expert-comptable reste très sécurisé. Certains logiciels comme Wity ou MyUnisoft incluent ce type de services.
Mais si vous êtes plutôt organisé, que vous avez peu de charges complexes et pas de salarié à gérer, un logiciel autonome comme Indy pourra largement suffire, surtout si vous adhérez à une AGA qui vérifiera votre 2035.
En somme, l’expert-comptable n’est plus obligatoire comme autrefois. C’est devenu un confort… mais un confort qui coûte. À chacun de voir selon son niveau de sérénité et de charge de travail.
Quelques erreurs fréquentes à éviter
- Faire sa comptabilité une fois par an… en avril : c’est prendre le risque d’oublier des factures ou de faire des erreurs de saisie. 10 minutes par semaine suffisent à éviter le chaos.
- Ne pas garder ses justificatifs (même numériques) : en cas de contrôle URSSAF, votre discours ne suffira pas ! Pensez scan ou appli mobile pour tout archiver simplement.
- Confondre recettes encaissées et prestations réalisées : la comptabilité libérale se base sur l’encaissement effectif, pas sur le devis signé.
Éviter ces pièges passe aussi… par un bon logiciel qui alerte, rappelle ou catégorise automatiquement les opérations.
En résumé : comment faire le bon choix ?
Le logiciel parfait, c’est celui qui correspond à votre mode de travail, votre expérience et… à votre envie de déléguer. Voici quelques profils types pour vous aider :
- Je veux tout automatiser et je déteste les chiffres : Indy ou Wity
- J’ai une assistante et un cabinet structuré : MyUnisoft ou Axepta
- Je suis à l’aise avec la gestion et je veux rester autonome : Compta Santé + AGA
Quel que soit votre choix, n’oubliez pas que votre comptabilité est le miroir de votre activité. Bien tenue, elle vous aidera à anticiper vos charges, à mieux gérer votre temps, et à piloter sereinement votre cabinet.
Et entre nous, passer moins de temps à chercher une facture d’achat de salle d’attente pour la 2035, c’est aussi ça… prendre soin de sa santé mentale de dentiste libéral.

